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Nom original du document dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale d’Israël
- Seppl- Gasse in Iwanowo während des Laubhüttenfestes 1916.
Numéro de système de la Bibliothèque Nationale d’Israël 700342774
Collection originale - Centre de Recherche sur le Folklore, Université hébraïque de Jérusalem
Carte postale datant de 1916, imprimée en Allemagne. Il s’agit d’une photographie de souccot construites
sous les toits ouverts des maisons à Ivanovo, ville qui allait plus tard passer sous domination de l’Empire
autrichien, et prendre alors le nom de Stanislau.
Traduction - Allée Sepple à Ivanovo pendant la fête de Souccot en 1916.
Année (calendrier hébraïque) - 5677
Année (calendrier grégorien) - 1916
Description détaillée de la ressource
Il s’agit d’une carte postale imprimée en Allemagne représentant une ruelle juive dans la ville d’Ivanovo en
1916, au sein de l’Empire autrichien. Comme de nombreux endroits d’Europe de l’Est, cette ville a été sous
domination de nombreux pays, et a reçu différents noms au cours de l’histoire. Cette ville, aujourd’hui
située en Ukraine, s’appelle Ivano-Frankivsk, alors qu’elle était connue auparavant sous le nom de
Stanyslaviv, Stanyslavov ou Stanislau. La photographie nous montre une ruelle étroite, accidentée et
boueuse. Un fossé longe les maisons sur le côté droit de la rue, et l’on accède à ces habitations par de
petites passerelles installées au-dessus du fossé. L’on distingue vaguement quelques personnes sur la
photographie. Certains toits des maisons de la rue sont partiellement ouverts, et maintenus en place par de
grandes planches. Au bas de la carte postale figure la légende : Allée Sepple à Ivanovo pendant la fête de
Souccot en 1916.
Les Juifs qui vivaient dans cette rue avaient apparemment construit leurs maisons avec un toit qui pouvait
être ouvert. Au moment de la fête de Souccot, au mois de Tichri, ils ouvraient le toit, y disposaient du
sekha’h (les branchages utilisés pour faire le toit de la soucca), et s’asseyaient en dessous. Ils
accomplissaient ainsi la mitsva (commandement) de s’asseoir dans une soucca construite directement sous la
voûte céleste. Si la soucca était construite à l’intérieur de la maison avec le toit ouvert, c’était
peut-être en raison du manque de place dans la rue étroite, ou à cause des froides températures de la saison
automnale. Le fait de s’asseoir dans la soucca à l’intérieur de la maison procurait peut-être également aux
Juifs un sentiment de sécurité, car à cette époque, des centaines de pogroms étaient perpétrés dans tout
l’Empire russe.
Ce document fait partie d’une série de photographies datant de la Première Guerre mondiale. Ces
photographies ont été prises par des soldats allemands (dont certains étaient juifs), et témoignent de
l’aspect des régions de l’Empire russe occupées par l’armée allemande. Pour de nombreux Juifs d’Europe
occidentale, il s’agissait de la première rencontre avec les Juifs du shtetl vivant dans la Zone de
Résidence en Europe de l’Est. Cette rencontre eut un impact important sur de nombreux Juifs occidentaux,
dont le lien avec la tradition juive fut influencé par cette « découverte » de Juifs authentiques et de la
vie juive.
Souhaitez-vous en savoir davantage ?
Souccot et les Quatre Espèces – lors de la fête de Souccot (la fête des Tabernacles), les
Juifs doivent observer deux commandements essentiels. Ils doivent d’une part résider dans une demeure
temporaire (soucca) pendant sept jours (huit jours en dehors d’Israël). Et d’autre part, chaque jour de la
fête, ils prennent dans leurs mains les Quatre Espèces (Arbaat HaMinim) sur lesquels ils prononcent des
bénédictions.
Chacune des Quatre Espèces doit remplir certaines conditions (être cachère) pour que l’homme puisse
accomplir correctement le commandement (mitsva). Selon la tradition, l’acheteur doit vérifier que les
conditions sont remplies pour chacune des espèces. Les Quatre Espèces comprennent le Loulav (la branche de
palmier), l’Étrog (le cédrat), Hadass, (les branches de myrte) et Arava (les feuilles de saule).
La Communauté juive de Stanisławów (également appelée Stanislau, ou Ivano-Frankivsk)- cette
ville est aujourd’hui située à l’ouest de l’Ukraine, et elle est nommée Ivano-Frankivsk. Au cours des
différentes périodes de l’histoire, elle a été régie par différents pays, notamment la Pologne, l’Empire
austro-hongrois des Habsbourg, et l’URSS (elle était alors appelée Stanisławów). En 1672, les Juifs purent
obtenir le statut de résidents permanents, dans cette région où ils étaient principalement des aubergistes
et des commerçants. À la fin du XVIIIe siècle, lorsque la Galicie passa sous domination austro-hongroise, la
communauté juive comptait 404 familles qui représentaient 45% de la population de la ville. Vers la fin du
XIXe siècle, la communauté juive était composée de Juifs orthodoxes hassidiques, de Juifs influencés par la
Période des Lumières, et de Juifs sionistes. Cette période est également décrite dans le livre de Shai
Agnon, « Une histoire simple ». Au début du 20e siècle, des journaux juifs commencèrent à être publiés à
Stanisławów, notamment la revue mensuelle écrite en hébreu, « le Yarden ». Le rédacteur en chef du « Yarden
» était Elazar Rokéa’h qui finit par s’installer en Israël, et acheta les terres du village de Gei-Oni dans
le nord d’Israël (qui fut nommé plus tard Rosh Pina). Pendant la Première Guerre mondiale, la ville fut
détruite à deux reprises par l’armée russe, et de nombreux Juifs prirent la fuite vers la Bohême et vers
Vienne. Après la guerre, la communauté comptait 15 500 Juifs, et en 1927, un Juif sioniste fut élu adjoint
au maire. Entre les deux guerres mondiales, la communauté juive était florissante et comptait plus de 30 000
Juifs, soit un tiers de la population de la ville. Pendant cette période furent créés des écoles juives, des
yéchivot, des synagogues et des organismes sociaux. Au début de la guerre, la ville de Stanisławów passa
sous domination soviétique ; les Juifs subirent alors de nombreuses persécutions, les dirigeants
communautaires furent exilés, et la plupart des organisations communautaires juives furent fermées. En 1941,
les nazis envahirent la ville et assassinèrent aussitôt des centaines de Juifs dans la forêt voisine. Le 12
octobre 1941, plus de 10 000 Juifs furent assassinés dans le cimetière local. Le ghetto fut créé deux mois
plus tard, et à la fin de 1942, de nombreux Juifs avaient été envoyés au camp d’extermination de Belzec. En
janvier 1943, la ville fut déclarée Judenrein (vide de Juifs), et à la fin de la guerre, seulement 300 Juifs
de cette ville avaient survécu.
Selon des informations officielles, en 2008, cette ville comptait une petite communauté de 300 Juifs, avec
une synagogue, un cimetière, un mikvé et un centre social.
La Zone de Résidence - (connue en hébreu et en yiddish sous le nom de Te’houm Hamochav). Il
s’agissait d’une région située à l’ouest de l’Empire russe, dans laquelle les Juifs étaient contraints de
vivre. Cette zone a existé entre la fin du XVIIIe siècle jusqu’en 1917. Elle comprenait la Biélorussie, la
Moldavie, la Lituanie, ainsi que certaines parties de la Pologne, de l’Ukraine, de la Lettonie, et de
l’ouest de la Russie. Au-delà de ces frontières, la plupart des Juifs n’avaient pas le droit de vivre dans
les territoires russes. À l’origine, cette Zone de Résidence fut créée par Catherine II en 1791, dans le but
de faire partir les Juifs de Russie qui refusaient de se convertir au christianisme. À l’intérieur de cette
Zone, la plupart des Juifs vivaient dans des conditions difficiles, dans de petites villes appelées « shtetl
». La plupart des juifs suivaient les traditions juives, et la communauté était gérée par le Conseil Juif
des Anciens qui dirigeait les organisations juives d’aide sociale, et jouissait d’un certain degré
d’autonomie. La forte densité de Juifs dans la Zone de Résidence faisait d’eux des cibles faciles pour les
pogroms et les persécutions anti-juives. Mais parallèlement, la présence importante des Juifs dans cette
région a permis le développement de la pensée et de la culture juive, l’essor du ‘Hassidisme, et la création
d’institutions comme le système moderne des yéchivot. De nombreux artistes et écrivains yiddish, tels que
Shalom Alekhem, Isaac Bashevis Singer et Marc Chagall, ont évoqué dans leurs œuvres la vie des Juifs dans le
shtetl.
Suggestions pédagogiques
Les enseignants d’études juives peuvent se servir de cette carte postale pour enseigner les
lois concernant la construction de la Soucca. Elle peut également être utilisée pour discuter de la façon
dont les Juifs célèbrent les fêtes dans le monde, ainsi que des différences par rapport à la manière de
célébrer les fêtes en Israël.
Les enseignants d’histoire juive peuvent utiliser cette carte postale pour enseigner ce
qu’était la vie juive en Russie en 1916.
Les enseignants d’art et d’architecture peuvent utiliser cette carte postale et évoquer la
fête de Souccot en général, pour discuter de l’influence de l’environnement, à la fois naturel et social,
sur les styles de construction.
Public cible
-
École primaire
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Collège
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Lycée
-
Éducation informelle
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Enseignement supérieur
Éléments de discussion
Observation
-
De quel type de document s’agit-il ?
-
Que voyez-vous sur l’illustration ?
Décrivez les maisons.
Que comportent-elles d’inhabituel ?
-
Décrivez la rue.
-
Quelle légende figure au bas de la carte postale ?
Dans quelle langue est-elle écrite ?
Lecture entre les lignes
-
Cette photographie a été prise dans une rue juive de la ville d’Ivanovo (également connue sous le nom de
Stanisławów , Stanislau, ou Ivano-Frankivsk).
À votre avis, quelle fête est célébrée sur cette photographie ?
Comment le savez-vous ?
-
Quel est le lien entre un toit ouvert et une soucca ?
À votre avis, à quoi ressemblait cette soucca ?
Est-elle différente des souccot que vous connaissez ? En quoi ?
-
Selon vous, pourquoi les Juifs d’Ivanovo construisaient-ils leurs souccot de cette manière ?
Quels problèmes essayaient-ils de résoudre ? (Indice : pensez à la situation en Russie pendant Souccot).
-
Selon vous, quels sont les avantages et les inconvénients de construire une soucca à l’intérieur d’une
maison plutôt qu’à l’extérieur ?
-
D’après la loi juive, quelles sont les conditions requises pour construire une soucca ?
Pensez-vous que les souccot de la photographie remplissent ces conditions ?
-
Connaissez-vous d’autres adaptations et solutions créatives que les Juifs ont trouvées, afin d’observer
les lois et les coutumes juives dans le contexte de l’époque ?
-
À votre avis, le climat et le contexte social influencent-ils la manière dont la fête de Souccot est
célébrée en dehors d’Israël ? Si oui, de quelle manière ?
-
Cette photographie a été prise dans une région d’Europe de l’Est appelée « la Zone de Résidence ».
Quelle était cette région ?
Pourquoi les Juifs y vivaient-ils ?
À quoi ressemblait la vie des Juifs qui habitaient là-bas en 1916 ?
-
Il s’agit de la photographie d’une région juive conquise par des soldats allemands pendant la Première
Guerre mondiale. De nombreux Juifs d’Europe occidentale ont été influencés par ces photos qui leur
montraient des Juifs « authentiques » observant fidèlement les traditions.
Dans quelle mesure la vie des Juifs en Europe de l’Est était-elle différente de celle des Juifs d’Europe
occidentale au début du 20e siècle ?
Établir des connexions
-
Vous êtes-vous déjà assis dans une soucca ?
Avez-vous déjà construit une soucca ?
Comment célébrez-vous la fête de Souccot ?
Votre soucca est-elle adaptée au mode de vie de votre ville ou de votre pays ? De quelle manière ?
-
Regardez la du concours de
conception architecturale de souccot, appelé Soucca City.
Que pensez-vous des souccot présentées dans cette vidéo ?
À votre avis, qu’est-ce que les architectes de cette vidéo penseraient des souccot représentées sur la
carte postale ?
Idées créatives
-
Imaginez votre soucca idéale.
À quoi ressemblerait-elle ?
Quels matériaux utiliseriez-vous ?
-
Préparez un collage ou un exposé sur les souccot du monde entier.
En vous aidant d’Internet et du site de la Bibliothèque Nationale, faites des recherches sur les souccot
construites dans différents endroits et à différentes époques.
Liens
Liens de la Bibliothèque Nationale d’Israël
-
Souccot en
Russie, vidéo de 1916 (hébreu), Bibliothèque Nationale d’Israël
-
Rue des
Apôtres à Damas, Bibliothèque Nationale d’Israël
-
Souccot, Moritz Daniel Oppenheim, Francfort, 1867, Bibliothèque Nationale
d’Israël