Rosa Rosenstein, lors d’une fête de Pourim avec des amis, vers 1929–1930
Description détaillée
Il s’agit d’une
photographie de Rosa Rosenstein prise entre 1929 et 1930, lors d’une fête de
Pourim avec des amis à Berlin, en Allemagne. La photographie montre sept
jeunes gens d’une vingtaine d’années vêtus d’habits de soirée ou de déguisements,
comme le veut l’usage pour une fête de Pourim. Rosa est la deuxième personne
en partant de la droite. Les hommes portent des smokings, et l’un d’eux arbore
un chapeau haut de forme, tient une ombrelle, et a une croix de fer (décoration
militaire allemande) à sa boutonnière. Les femmes portent des vêtements de
fête, et certaines ont également des foulards et des chapeaux. Quelques-uns
fument des cigarettes. Dans son histoire orale, Rosenstein raconte qu’elle
avait « un grand cercle d’amis », et qu’ils aimaient se rendre ensemble à des
fêtes.
Rosa
Rosenstein a accordé une interview à Centropa, au cours de laquelle elle a
évoqué son histoire familiale. La famille de Rosa était originaire de
Pologne, et ne s’est donc jamais considérée comme allemande. Ils étaient
religieux, sionistes, et étaient respectueux de la tradition. Rosa fréquentait
une école juive, tous ses amis étaient juifs, et sa famille n’avait que peu de
contact avec la communauté non juive. Elle décrit une vie heureuse et
insouciante. Issue d’une famille aisée, Rosa se souvient d’étés passés avec
sa famille et ses amis dans un appartement loué près d’un lac. En 1929,
Rosa épousa Maximillian (Michi) Weisz, un jeune homme originaire de Hongrie. De
cette union naquirent deux filles. Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en
1933, tous les membres de la famille de Rosa, à l’exception de cette dernière, partirent
s’installer tour à tour dans ce qui n’était pas encore l’État d’Israël. Rosa, Michi et
leurs filles déménagèrent en Hongrie. Lorsque la situation des Juifs commença
à se dégrader, Rosa envoya ses filles rejoindre sa sœur et son beau-frère en ce
qui était à l’époque la Palestine mandataire. Rosa fut déportée dans un
camp d’internement, et après la mort de Michi dans un camp de
travail en Ukraine, elle fut autorisée à retourner à Budapest. Elle épousa
un homme qu’elle avait rencontré dans le camp d’internement, et ils restèrent ensemble
à Budapest jusqu’à la fin de la Shoah. Ils eurent un fils et déménagèrent
à Vienne, en Autriche, où Rosa vécut jusqu’à sa mort en 2005. Le reste de sa
famille, y compris son fils, émigra en Israël.
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